Sous ses airs de jeu tout mignon, Perchés cache un jeu de majorité où tous les coups bas sont permis, avec une interaction directe et parfois cruelle. La mécanique de placement est très stratégique : à chaque manche, vous devrez placer non seulement vos propres oiseaux, mais aussi possiblement ceux de vos adversaires, tirés au hasard dans le sac de migration. Cela permet par exemple de provoquer des égalités pour annuler des points, ou de forcer un joueur à occuper un emplacement qui lui sera défavorable en termes de scoring. Il faudra constamment s’adapter aux actions des autres joueurs, car chaque coup peut bouleverser l’équilibre du plateau.
Le jeu propose de nombreuses tuiles Lieu, des créatures variées et des objectifs secrets, ce qui garantit une excellente rejouabilité. Et il ne suffit pas toujours d’être majoritaire pour gagner : parfois, la deuxième ou même la troisième place rapporte plus de points, ajoutant une vraie profondeur stratégique.
Côté matériel, c’est une belle réussite : oiseaux empilables colorés, petits nids, créatures en plexiglas rendent l’ensemble très agréable à manipuler. Les illustrations sont charmantes et immersives, renforçant l’ambiance bucolique… qui cache pourtant un chaos parfaitement orchestré.
Ce qui pourrait moins plaire, c’est justement cette interaction permanente, frontale, qui peut déplaire aux joueurs sensibles aux coups bas. Perchés est clairement un jeu « d’enflure », à réserver à un public averti qui aime les affrontements directs. Autre point à noter : même si le jeu est jouable à deux, il prend toute sa saveur à partir de 3 joueurs.
En résumé, Perchés est une excellente surprise pour les amateurs de jeux de majorité : beaucoup de stratégie, une tension constante, des retournements de situation et un matériel superbe. Mais ne vous laissez pas tromper par ses oiseaux trop mignons… ici, c’est la loi du plus malin qui règne sur les branches !