Æterna est le dernier jeu du célèbre auteur Martin Wallace, connu pour créer des jeux à la profondeur stratégique marquée, sans être noyés sous des couches de règles superflues. Ici, le jeu ne déroge pas à la règle. Æterna propose des mécaniques classiques : draft de cartes, placement d’ouvriers, gestion de ressources, contrôle de territoire et majorité. Ce mélange, bien que familier, est accessible, fluide et surtout accompagné d’une vraie exigence stratégique.
Tout au long de la partie, il faudra s’adapter constamment aux actions de vos adversaires, choisir le bon moment pour prendre le contrôle des Collines, construire des bâtiments, tout cela sous la pression permanente de la révolte et de la gestion des ressources, notamment pour nourrir ses ouvriers. Cette tension rend les parties intenses et tendues, voire parfois frustrantes en cas d’erreur, car ici, l’erreur ne pardonne pas. La piste de Révolte ajoute un niveau de complexité supplémentaire : certaines actions la font grimper, déclenchant des malus et forçant des choix cornéliens pour en éviter les conséquences.
L’interaction entre joueurs est forte, indirecte mais constante, que ce soit pour le contrôle des territoires ou l’obtention des faveurs. Le timing est souvent crucial, et il faudra observer attentivement les intentions des autres pour agir efficacement. Le jeu est donc tendu, interactif, et chaque décision compte réellement.
Côté reproches, on pourra lui reprocher un thème un peu plaqué, ou encore le fait qu’il ne propose rien de radicalement nouveau. Enfin, cette pression constante (notamment liée à la Révolte) pourrait ne pas convenir aux joueurs qui préfèrent construire leur moteur tranquillement, sans urgence.
Mais malgré cela, Æterna reste un jeu agréable, fluide, interactif mais exigeant, avec une belle profondeur stratégique. Même s’il ne révolutionne pas le genre, il maîtrise parfaitement l’art de combiner des mécaniques éprouvées avec efficacité, comme sait si bien le faire Martin Wallace.