- Editeur(s) : Pixie Games, Quined Games
- Auteur(s) : Nestore Mangone
- Artiste(s) : Maciej Janik
- Nombre de joueurs : 1–4
- Durée de partie : 90–150 Min
- Difficulté BGG : 3.28
C'est quoi ?
Vous incarnez l’une des grandes familles de son empire, chargées de renforcer leur influence en bâtissant un château, en gagnant des alliés à travers la Méditerranée et en promulguant des décrets qui modèlent la puissance impériale.
Comment on joue ?
Une partie de Stupor Mundi se déroule en plusieurs manches, chacune découpée en deux grandes phases :
1. Phase d’Actions
Chaque joueur, à son tour, peut :
Voyager : déplacer son bateau de ville en ville pour accéder à de nouveaux alliés, marchés ou cartes d’action.
Jouer une carte Action : posée face visible (pour réaliser son effet) ou face cachée (pour effectuer une action de base de son plateau joueur).
Les actions possibles sont variées :
Promouvoir un Spécialiste : faire progresser un personnage sur la zone de Labeur pour débloquer bonus et points.
Visiter le Marché : acheter/vendre céréales et pierres pour ajuster ses ressources.
Bâtir une Construction : ajouter tours, murailles ou donjons à son château, améliorant capacités et revenus.
Convoquer un Allié : recruter une figure influente (loyaliste ou indépendantiste) offrant des points de victoire selon la situation du palais impérial ou de votre propre domaine.
Acquérir une carte Action Avancée : enrichir sa main avec des actions plus puissantes.
Certaines constructions ou événements déclenchent des Décrets, qui modifient le palais de Frédéric II et influencent les revenus des joueurs.
2. Phase de Fin de Manche
Simultanément, tous les joueurs :
Renouvellent leur main de cartes.
Perçoivent les revenus de leur château (ressources, points, argent).
Touchent les revenus de leurs alliés en fonction des conditions remplies.
Effectuent un entretien du plateau central (nouveaux alliés, nouvelles cartes disponibles).
Fin de partie
La partie s’arrête quand un joueur a construit l’intégralité de son château, que les décrets ne peuvent plus être renouvelés, ou qu’il n’y a plus de cartes avancées disponibles. Les joueurs comptent alors leurs points (bâtiments, alliés, argent, bonus). Le plus prestigieux l’emporte.
C'est bien ?
Stupor Mundi propose une belle profondeur stratégique. Ce jeu de gestion exige de la planification, de l’anticipation et impose des choix cornéliens à chaque tour. Les ressources sont rares et il faudra constamment trancher entre des actions cruciales : recruter un allié, construire, améliorer son deck ou encore avancer ses spécialistes pour profiter de précieux bonus.
Le jeu regorge de bonnes idées. La mécanique des cartes, que l’on peut jouer pour leur action spécifique ou face cachée pour activer les actions de son plateau personnel, est particulièrement ingénieuse. Les spécialistes ajoutent une dimension de timing et de synergies à exploiter. La gestion de la construction du château, elle, est pleine de contraintes intéressantes : sans tour, pas d’allié ; sans muraille, pas de stockage supplémentaire ; les donjons, eux, offrent des bonus puissants qui peuvent changer la dynamique de la partie. Tout cela engendre une succession de dilemmes permanents.
Mais la véritable nouveauté réside dans l’interaction autour du château du joueur neutre, qui influence le scoring pour tous. Le système des décrets impériaux est le cœur de cette mécanique : les joueurs manipulent l’empereur pour entraver les plans adverses d’une manière à la fois diabolique et jubilatoire. Cette interaction indirecte, qui modifie les conditions de victoire et perturbe les stratégies établies, crée une tension permanente et oblige à surveiller de près les choix des autres.
Côté production, le matériel est de bonne qualité, les illustrations réussies et la thématique médiévale bien intégrée. Construire peu à peu son château sur son plateau personnel est visuellement et mécaniquement satisfaisant.
En revanche, on pourrait reprocher au jeu un certain classicisme dans ses mécaniques de gestion : malgré l’interaction réussie avec le joueur neutre et le scoring original, la partie ne propose pas vraiment de montée en puissance progressive.
En résumé, Stupor Mundi est une excellente surprise dans le registre du jeu de gestion. Profond, exigeant, offrant de nombreux choix et une interaction originale autour du joueur neutre, il séduira les amateurs de planification et de “gestion à l’allemande”.
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Mon avis sur Stupor Mundi
Les plus
- Grande profondeur stratégique et nombreux choix à chaque tour
- Système de cartes flexible (action visible ou action du plateau)
- Spécialistes et château qui offrent des bonus variés et intéressants
- Interaction originale avec le joueur neutre et ses décrets impériaux
- Matériel de qualité et thème bien intégré
Les moins
- Peu de montée en puissance au fil de la partie
- Mécaniques de gestion globalement classiques
