Kraftwagen, avec sa mécanique d’actions sur une piste de type rondel (comme on en retrouve dans quelques jeux bien connus), reste toujours efficace. Elle crée des choix stratégiques intéressants autour du timing et de la gestion des opportunités laissées aux adversaires.
Mais la véritable profondeur du jeu se révèle dans la phase de vente des voitures aux différents clients. Il faudra bien choisir le moteur et le modèle en fonction des préférences du marché. On peut passer plusieurs tours à préparer la voiture idéale… pour finalement voir un adversaire rafler le client ciblé, faute d’anticipation ou à cause d’un timing mal évalué. C’est parfois frustrant, mais c’est aussi ce qui fait tout le sel du jeu.
Le jeu est très interactif, notamment grâce à la piste d’actions et à la compétition autour des clients comme des positions de course. Les joueurs doivent constamment surveiller et anticiper les choix des autres.
Cela dit, une certaine paralysie de l’analyse peut apparaître si les joueurs essaient de tout calculer et cela peut provoquer un certain ralentissement, surtout si l’on ajoute la gestion des investisseurs aux achats de voitures.
À mon sens, les différents jetons et icônes liés aux investisseurs et ingénieurs alourdissent un peu l’expérience. Ces éléments manquent un peu de lisibilité et ne sont pas très intuitifs, ce qui vous obligera à garder la règle sous la main lors de vos premières parties.
La partie course est plutôt simple mécaniquement, mais elle peut rapporter beaucoup de points si on laisse un joueur y prendre trop d’avance.
Enfin, le thème de la fabrication automobile est bien intégré au jeu. Il donne une vraie cohérence aux mécaniques, et les illustrations participent à cette immersion avec beaucoup de soin.
En résumé, Kraftwagen est un bon jeu de stratégie économique, avec une interaction marquée entre les joueurs, un thème original et une vraie profondeur tactique, malgré quelques éléments un peu superflus qui peuvent nuire à la fluidité des premières parties.